2023 Research

  • Lettre de décembre – Hervé Hément

    « Déchirer ; croire que ce vent est autre chose que la répétition de ma lourdeur et de mon incapacité à fuir vers l’arrière, creuser dans le mur la place délavée laissée par le calendrier et dans la faille laisser sa main parcourir les anfractuosités des briques, caresser la mousse tendre du temps, pétrir et arracher les…

  • Le Château et l’angoisse – Les lieux déplacés #1

    L’écriture kafkaïenne, nous le savons, se donne à lire comme une sédimentation poétique extrêmement forte, une monade littéraire au sein de laquelle les critiques crurent voir une multitude de thèmes et d’attaques possibles. Il est quelque chose dans cette langue de Franz Kafka qui ombre ce qui s’y approche, trouble toute lumière, enfonce le regard dans…

  • L’Eté d’Oran – Les champs de ruines #2

    Après dix longues années d’exil hors de son Royaume, Ulysse sera condamné – ainsi que nous le savons prophétiquement au onzième Chant de l’Illiade – à quitter une nouvelle fois son île, une rame sur le dos, pour arpenter le continent européen et cela jusqu’à ce qu’un jour, quelqu’un, assez éloigné de la mer pour…

  • L’Automne Allemand – Les champs de ruines #1

    Nous sommes en 1946 et Stig Dagerman, journaliste et écrivain suédois, est envoyé comme reporter dans l’Allemagne ravagée par la guerre. Nous sommes en 1946 et un homme de vingt-trois ans croise les premières ruines de la ville de Hambourg et écrit : De ce train on a pendant un quart d’heure le spectacle ininterrompu de…

  • K. – Mythe #3

    « Je crois m’être réduit à un simple et profond problème logique. Je ne suis plus qu’une espèce de jeu macabre où se renversent la vie et la mort. Mais, de la vie et de la mort je ne puis plus trouver autre chose à dire que des concepts et des mots ; j’enchaine dans des lignes…

  • K. – Mythe #2

    Il faudrait mourir. L’échec superbe serait ainsi posé. Mourir comme un chien, dans une rue, abandonné. Laissé sur le bord des mondes, absentés déjà, cadavre avant la lettre. Deux hommes nous porteraient vers un recoin de la ville. Il ferait sombre dehors, la nuit tomberait. Ils auraient le pas lourd et sage de ceux qui…

  • K. – Mythe #1

    Il n’a pas de nom et n’existe presque pas. Il n’est qu’un espoir trouble porté vers un lieu disparu, qu’une impossible tension vers les murs gris d’une bâtisse recluse. Partout, autour de lui, des visages s’affairent à exécuter des ordres, des plans dont on ne comprend rien. On lui parle : mais il ne peut rien…

  • Aveu – Cycle #1

    « Je crois qu’il faut reconnaître l’erreur que nous avons commise. Il me semble que quelque chose nous invite à cela : que le monde nous y pousse irrésistiblement et qu’il est dérisoire et ridicule de ne pas vouloir passer aux aveux. Je ne résiste pas. Je laisse faire cette logique du monde qui veut que je…

  • Reste

    Le ciel ne parle pas, ne dit rien, reste dans le silence. L’heure de la rue est celle des cadrans de brume, il n’est rien d’image ou de son, rien d’étoile, rien au fond que la fange passantes des citoyens que brassent la cité déchirée de sa première terre. * Homme ; trouble symptôme d’un visage…

  • Minuit

    L’homme, comme chaque jour, avait laissé dans un souffle peser son corps  contre le grand mur gris. L’étrange pesanteur de la gare faisait, ce matin plus qu’un autre, crouler ses épaules et il écoutait, silencieux, les premiers murmures du lieu qui peu à peu s’éveillait. Des voix, étouffées sous les rayons blafards des néons, se…

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