Quand j’habiterai à Paris dans trois mois j’aurai
une pièce dans une véritable ville avec des pierres,
des rues, des avenues, des voitures et des hurlements
et ce bestiaire sera l’objet de mon Histoire Naturelle ;
comme Aristote ou Bichat, je vais examiner les bestioles
avec un soin morbide et je pourrais me poster à ma
fenêtre et il y en aura bien des vivants à disséquer
en rêves ! bien des vivants à faire reposer sur une planche
à découper des corps ! Ma petite entreprise vésalienne,
mon usine à écorchés, ma fabrique tirera sa matière
du trottoir à la fenêtre : c’est comme ça. Bientôt
on m’appellera « boucher » – car je manque
de discrétion et de pudeur pour ces leçons
d’anatomie. Quand j’habiterai Paris tout ira
comme ça.