dans une forêt amie
rencontrée à sept ans sous une pluie diluvienne
fredonne l’obscurité
en contre-bas d’une pente
qu’à pied je descendais
qu’aujourd’hui j’imagine :
la rivière
et le pont effondré
la clairière aux primevères violettes
battues par le fléau
le concile du lierre
et des orties
dans le matin d’été
réunies pour complot
d’épines et de poison
l’oligarchie des pierres
qui retiennent les eaux
dans un sac de terre meuble
tout le pays allié
des rayons qui déplacent
la ramure des chênes
des nuages
à la chaîne
les mains dans les roseaux
ouvrir les tiges en deux
récolter la mousse blanche
le feuillage des fumées
agité par un soir
aux timides chants d’oiseaux