Le Mal

Je vais parler du Mal. Là-bas, ici-même, de sa positivité – le regard du Diable, la trace du Diable, la réalité de son odeur. Je veux parler du Mal ; mais, entre mes doigts, il se dissout. Mal et Bien s’annulent – éclatent, comme des bulles après un très long bain moussant. Je veux parler du Mal et j’achoppe sur la souffrance, la douleur. Mais qui jugera de la valeur d’une plaie, d’un effort douloureux, qui jugera. La malheureuse, le condamné peuvent, au point où la souffrance coupe leurs respirations, désigner d’un cri cet être qui doit cesser, demander au monde de s’absenter un peu. Mais d’où vient ce cri et où retourne-t-il ? Est-ce d’un éclat noir du monde que vient le cri ou le cri est-il cet éclat même ? Et si le condamné fait silence, qui dira que le Mal a disparu ? Et si personne ne réclame que le Mal évacue la scène, qui pourra dire qu’il joue encore son rôle ?

En va-t-il du Mal comme des fantômes, des spectres : manière d’habiter à demi le domaine des vivants ?





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