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Je fouille ma mort comme on retourne un lit.
Sous mon corps blanc des lattes me retiennent.

Je touche mon sein et je pense : « je vais mourir alors ? »
Dans mon ventre, je sens la mort chaude
qui travaille mes plis.

Mère ne sait pas, quand elle me voit, que déjà je suis morte.

Elle me blâme pour des crimes que je commets sans haine. Par rancune
pour ma vie qu’elle jalouse.

Peut-être se sent-elle vieille quand elle me regarde nue ?

Au marché, un matin, un Allemand m’appela « pupek !* » en riant
et je pressais le pas. Ma mère ne parlait pas, mais je sentais sa honte.
Moi, j’avais la mort au bord des lèvres
et je voulais cracher
et je ne pouvais pas.

Le soir, me rappelant l’Allemand, je fouillais dans mes bras
pour juger ma matière. Je ne les trouvais pas.

Mon corps reste dans mes vêtements.
Dans mes robes est ma peau
comme un pansement collé.

* « pupek » veut dire « nombril » en tchèque.





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