tu n’es pas non plus délicatesse, toi,
toi qui craint d’avancer et de briser la lumière
comme on brise les tiges l’été dans les champs
tu n’es ni dentelle ni broderie
et tu as peur du noir
ce qu’il faut faire tu ne le sais qu’au hasard
en marchant sur la terre
il n’est que le soleil pour te dire où aller
mais ton dos est tourné pour la nuit
le désir de t’enlacer va avec le reste
une vie entière passe à s’excuser
de n’avoir pas osé dépasser
la limite des évènements
tu n’es pas le centre ou l’horizon de ma peur
ni le geste que j’espère
seulement le regret
il arrive qu’en te voyant j’y pense
mais le temps a voilé
ce qu’autrefois je pouvais faire sans crainte
tu n’es pas partie très loin du possible
souvent à la lisière sensible du réel
je te croise et je me tais